Je me réveille pas avec la grosse motive, c’est même plutôt l’inverse ce matin. Je préférerais rester au plumard au lieu d’aller courir. Je pense que c’est la course de trop dans la saison et en plus c’est du bitume et j’aime pas le bitume. Mais bon j’ai signé c’est pour en chier… Non, sérieusement, je me prépare en traînant la patte. Un chose me réjouit cependant, il y a du vent et il neige 🙂
Sur place, après m’être changé je m’échauffe pour ne pas avoir froid, il doit faire 2°C au plus mais ça va bien le faire. Après quelques tours du parc, je vais me placer dans la raquette de départ. Je cherche un peu les meneurs d’allure et localise le drapeau des 4h qui est mon objectif. Le départ retenti et la foule se met en mouvement. Je suis un peu loin de mon objectif alors je mets un peu la gomme pour rattraper le meneur d’allure. Je prends tout de même le temps pour le rattraper sans me cramer, ce serait con d’être raide au bout de 10km.
Je finis donc par dépasser les 4h et continue ma remontée tranquillement. Le vent souffle fort par moment et l’on se retrouve à 4 couillons les uns derrière les autres pour faire bouclier avec une rotation du premier qui se met en place toute seule. Cela a été un moment vraiment sympathique, comme si l’on faisaient parti de la même équipe 🙂 pour se protéger du vent.
Vers le dernier ravitaillement le vent disperse les déchets et on ne peut faire un pas sans marcher sur quelque chose. Le fait que les coureurs ne jettent pas leurs déchets dans les poubelles mis en place à cet effet s’est un peu désolant mais je pense que cela leur parait normal. Je continue donc tranquillement vers le demi tour de la tour de Peizl en faisant attention à la pose de mes pied mais la chose se complique avec le resserrement de la route.
Par malchance je mets le pied sur la peau d’une banane distribuée au ravitaillement et je perds l’équilibre. Je récupère mon équilibre dans un mouvement violent et maladroit. Je sens une douleur dans le bas du dos mais je me dis que ce n’est pas grave mais je me rends vite compte que ça l’est un peu plus que ce que je pensais. La douleur ne fait qu’empirer et je me mets à alterner la course et la marche.
Petit à petit, tout les coureurs que j’ai dépassé me dépassent à leur tour et la douleur ne fait qu’augmenter. Même les étirements n’y font rien. Je ne suis pas du tout habillé pour pouvoir poursuivre à ce rythme dans le froid et le vent qu’il règne sur cette route. Je ne viens de passer un poste de secours ; mon entêtement à aller de l’avant et ma non lucidité face à cette blessure me pousse vers le poste suivant. En voyant passer le bus de la PC je me dis encore une fois que je peux tenir un peu mais je ne tarde pas à le regretter.
J’arrive enfin au poste de secours où il fait chaud et où je suis bien pris en charge. J’attends donc dans ce poste que le bus revienne en buvant du thé. Cette fois-ci je ne finirais pas la course et je pense que c’est la dernière course sur bitume à laquelle je participerais. Mais c’est une bonne chose car la prochaine fois je n’attendrais pas aussi longtemps pour me faire aider.